Depuis 2015, je travaille dans des collèges d’Alès avec des classes de segpa (section d'enseignement général et professionnel adapté) en partenariat avec le CMLO.
Je commence toujours la séance par une histoire, souvent un conte merveilleux. L’écoute se met en place, les élèves même les plus turbulents se laissent embarquer dans l’imaginaire, les corps font silence.
Puis nous travaillons, soit sur un conte traditionnel qui vient interroger une problématique humaine (abandon, frère/sœur…), soit sur la création d’un nouveau récit.
Nous abordons d’abord la trame, la structure de l’histoire, puis la géographie du conte, la « carte mentale » et les personnages.
Quand la structure est claire, nous construisons les images afin de savoir avec précision à quoi ressemblent les lieux de l’action et les personnages. Enfin, nous passons à l’oral et travaillons sur la voix, la présence, la cohérence entre les mots et les images.
Pour ce faire, de nombreux exercices sont proposés - visualisation, chaine d’improvisation... - afin que chacun puisse accéder à son imaginaire et créer sa propre version du conte.
Exemples de projets réalisés :
En 2018, les collégiens ont collecté des récits de vie (voisins, amis, famille) et en ont restitué des extraits devant un public en intercalant un conte imaginé en commun à partir d’un conte merveilleux.
En 2019, nous avons organisé une randonnée contée dans Alès ; les élèves de la 6 ème à la 3ème ont travaillé sur les monuments de la ville (visite aux archives) et ont raconté des histoires en lien avec ces monuments.
Qu’il s’agisse de travailler des contes traditionnels ou d’en inventer de nouveaux, le travail passe par les mêmes étapes.
Une fois le ou les contes choisis en collaboration avec l’enseignant, en fonction de thèmes (les monstres, les contes étiologiques, l’altérité…), nous abordons d’abord la trame, la structure de l’histoire, puis la géographie du conte, la « carte mentale », les personnages.
Quand la structure est claire, nous construisons les images afin de savoir avec précision à quoi ressemblent les différents lieux de l’action et les personnages.
Enfin, nous passons à l’oral et travaillons la voix, la présence, la cohérence entre les mots et les images.
Nous pouvons faire une restitution orale (face à une classe de primaire par exemple) ou écrite, en travaillant le passage du langage oral à celui de l’écrit avec ses spécificités.
Le conte est un bon support pour se familiariser avec une nouvelle langue, ici le français pour les élèves qui arrivent de l’étranger.
A partir de contes simples comme « des randonnées» où les évènements se multiplient et se répètent avec la même logique, les élèves prennent des repères et acquièrent des réflexes pour structurer leur parole et peu à peu maîtriser la langue.
Dans ces classes, le travail passe beaucoup par la répétition ; je conte (aidée du professeur qui explique certains mots) ; au fur et à mesure des séances, les élèves se mettent à conter ou à inventer des histoires sur les mêmes modèles ; la stimulation de la mémoire les amène souvent à raconter des histoires de leur pays d’origine.
Il est possible de faire une restitution orale ou écrite.